Enfant, il traversait l’îlot dans l’obscurité pour éteindre le groupe électrogène, une expérience qui, à force de répétitions, transforma sa peur du noir en une profonde connexion avec l’énergie de la nature — la ressentir, la reconnaître et la respecter. Ceci deviendra le fondement d’une sensibilité artistique unique, où l’énergie des éléments est centrale.
À 18 ans, il prend en main son premier ciseau à bois et ne cesse depuis de créer.
Autodidacte, Teva commence par sculpter directement sur des arbres enracinés, explorant une approche in situ au plus près de la matière vivante.
En 2001, il se tourne vers la pierre volcanique, fasciné par sa durabilité, son énergie intemporelle et la puissance qu’elle dégage.
Bien que le basalte exige une maîtrise technique et physique considérable, Teva y trouve un medium qui résonne avec sa vision artistique.
Spécialisé depuis plusieurs années dans les sculptures monumentales, Teva VICTOR découvre une joie profonde dans cette échelle de création. Selon lui, une pierre imposante facilite une connexion plus intuitive.
De plus, l’œuvre achevée invite à une réflexion inversée : l’homme, souvent persuadé de dominer la nature, se retrouve en position d’humilité face à la pierre : plus grosse, plus lourde, et qui durera bien plus longtemps que lui.
La nature, qui a vu grandir l’artiste, partage avec la pierre ces qualités : une intemporalité et une puissance qui transcendent la brièveté de l’existence humaine.
Animiste convaincu, Teva VICTOR croit en l’existence du Mana — une énergie présente dans chaque chose, des plantes aux roches.
Avant de sculpter, il se présente et lui propose un partenariat créatif. Cette collaboration spirituelle confère à ses sculptures une dimension unique : elles sont à la fois le fruit de la volonté de l’artiste et de l’essence propre de la pierre.
Teva préserve délibérément une partie de chaque œuvre dans son état brut, honorant ainsi la création originelle.