Le 2 septembre 1940, les Établissements Français d’Océanie (EFO) sont l’une des toutes premières colonies à rallier la France Libre du général de Gaulle. Précédée par les Nouvelles-Hébrides et suivie par la Nouvelle Calédonie, la colonie se maintient dans le camp allié jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale et développe des liens étroits avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis. Pourtant, en dépit de la précocité de leur ralliement au général de Gaulle, faisant d’eux des pionniers de la résistance extérieure, les EFO demeurent absents de l’historiographie de la France Libre.
Cette thèse vise ainsi à aborder l’histoire de la France libre dans les EFO et dans le Pacifique, en mettant la colonie d’alors en dialogue avec la Nouvelle-Calédonie autant qu’avec les grandes puissances régionales (Australie, Nouvelle-Zélande, États-Unis, Japon). Elle vient interroger la définition d’un Français libre et son application au Pacifique, discute l’implantation du gaullisme en Océanie française et plus particulièrement l’épisode du ralliement des EFO, défend l’idée d’une « crise océanienne » s’agissant de la première rencontre entre les acteurs locaux et les envoyés de Londres en 1941-1942 et vient mettre en lumière l’absence de combats dans le Pacifique français, l’insuffisance des troupes y étant stationnées et, paradoxalement, la particulièrement bonne santé commerciale et diplomatique de la colonie sous régime français libre.
Globalement, cette thèse s’appuie sur deux grandes idées charnière : que le ralliement des EFO à la France libre marque le point de départ des revendications et de l’introduction de l’autonomie dans le territoire, et que les acteurs et les institutions de France libre dans les EFO viennent cristalliser la société coloniale alors en vigueur.
Mots clés : Seconde Guerre mondiale — France Libre — Polynésie française — Nouvelle-Calédonie — Pacifique — Océanie — politique — militaire — diplomatique
