Nukutaireva : le plan de gestion intégrée des Gambier

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Dans le cadre du projet RESCCUE, une équipe de l’UPF et de l’IRD (UMR-EIO) était en mission fin 2017 à Mangareva, pour poursuivre les expérimentations sur les interactions perliculture-environnement, sur la démarche qualité et le plan de gestion intégrée.

Le Plan de Gestion Intégrée des Zones Côtières : NUKUTAIREVA

NUKUTAIREVA est le nom Mangarévien donné par la population des Gambier au plan de gestion intégrée, aboutissement de 3 ans de travail menés par l’Université de Polynésie Française, l’IRD et leurs partenaires dans le cadre du projet RESCCUE.

L’équipe a organisé des réunions publiques afin de présenter et valider les actions identifiées dans le plan de gestion lors des dernières réunions de concertation.
Ainsi, une réunion spécialement dédiée à la perliculture a permis de présenter et de discuter les travaux réalisés sur la mise en place d’une démarche qualité. En parallèle, les dessins d’enfants exécutés lors des dernières missions sur « comment vois-tu ton île ? » et « comment la vois-tu dans le futur ? » ont été exposés à la mairie. Un film sur l’expérience des aires marines éducatives en Polynésie a aussi été diffusé à l’école primaire et aux élèves de 6ème du CED.

 

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Interactions Perliculture-Environnement

La mission scientifique menée par l’Université de la Polynésie Française avait également pour but la poursuite de l’étude des interactions entre la perliculture et l’environnement des Gambiers (thèse de Vivien Hulot). Ce travail, réalisé directement sur les filières, s’intéresse à la filtration des nacres ainsi qu’à leurs rejets. Les éléments recueillis viendront compléter ceux obtenus lors des 2 précédentes campagnes réalisées courant 2016-2017 et permettront de définir avec précision le régime alimentaire des nacres cultivées au cours des différentes saisons. Ils permettront également de mieux cerner l’influence des élevages perlicoles sur l’environnement et notamment sur les organismes qui composent le plancton apportant ainsi des éléments supplémentaires aux outils de gestion de l’activité.

 

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L’analyse de l’empreinte écologique des nacres : le projet Ecope

Des prélèvements d’eau de mer et de contenus stomacaux d’huîtres perlières Pinctada margaritifera ont été réalisés pour mener une analyse des communautés planctoniques par métabarcoding. Ces prélèvements permettront de comparer l’assemblage des communautés planctoniques (phytoplancton, zooplancton et bactéries) entre un site exploité et un site non exploité par la perliculture.

 

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La capacité de charge du lagon : le projet QUALISANT

Cette mission a également été l’occasion de tester de manière expérimentale certains protocoles. En effet, dans le cadre de nos recherches sur la durabilité de l’activité de perliculture dans les lagons polynésiens, un des axes de recherche que nous développons concerne la capacité de charge des lagons. La capacité de charge en aquaculture vise à étudier « combien d’huîtres peuvent être élevées dans un lagon sans qu’il n’y ait d’impacts négatifs pour l’écosystème et les services qu’il fournit ».

 

umr11.jpgLes organismes benthiques, ceux vivant dans les premières couches de fond, sont très souvent utilisés comme indicateurs dans le cadre de travaux de gestion en aquaculture en lien avec la capacité de charge. En effet, ces organismes peuvent être affectés de différentes manières par l’aquaculture, que ce soit via les rejets des animaux élevés ou par les pratiques de l’activité par exemple. Il existe cependant très peu de connaissances sur l’impact de la perliculture sur les organismes benthiques en Polynésie Française et des expériences exploratoires ont été réalisées lors de la mission à Mangareva aux Gambiers. Ces résultats permettront d’apporter des premiers éléments de réflexion pour préparer de futures expériences plus approfondies sur le sujet.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Projet RESCCUE

logo_resccue.jpgLe projet RESCCUE est un projet régional à l’échelle du Pacifique. Il est coordonné par le Secrétariat général de la Communauté du Pacifique et financé principalement par l’Agence Française de Développement (AFD) et le Fond Français pour l’Environnement Mondial (FFEM) pour une durée de 5 ans.

En Polynésie française, il est piloté par le Pays (Direction de l’Environnement) et mis en oeuvre de façon opérationnelle par l’Agence des aires marines protégées appuyée par un ensemble de partenaires dont l’Université de Polynésie française.
Le projet permet le déploiement d’expertises et d’activités concrètes de terrain dans les domaines terrestres et marins. Il vise notamment à mettre en place un plan de développement durable du territoire pour les 15 / 20 ans à venir. A cet effet, des actions de concertation impliquant les acteurs locaux et toute la population sont mises en place avec l’appui de la Commune qui met à disposition du projet un animateur local, Pierre Teicho Paeamara.

L’UPF est ainsi chargée de mettre en place des réunions publiques, des ateliers participatifs, des échanges et rencontres avec les acteurs locaux pour partager un diagnostic de territoire, identifier des enjeux locaux et définir progressivement des objectifs et des actions à inscrire dans un plan de gestion intégrée et durable du territoire.